IPP : quels sont les différents revenus imposables en Belgique ?

Dans un article précédent, nous avons expliqué en quoi consiste l’impôt des personnes physiques (IPP) et comment il s’applique aux contribuables belges. Aujourd’hui, nous allons plus loin en détaillant les différents types de revenus imposables dans le cadre de l’IPP. Salaires, loyers, dividendes, revenus occasionnels… Chacun est classé dans une catégorie spécifique, avec ses propres règles de calcul et de déclaration.

Les revenus professionnels

Les revenus professionnels désignent l’ensemble des montants perçus dans le cadre d’une activité économique, salariée ou indépendante. Cette catégorie regroupe :

  • Les salaires : montants bruts perçus par les travailleurs salariés, y compris les primes, les bonus, les avantages de toute nature (ex. : voiture de société) et les remboursements de frais (ex. : les trajets domicile-lieu de travail) ;
  • Les revenus des indépendants : bénéfices nets ;
  • Les revenus des dirigeants d’entreprise : rémunérations, tantièmes et avantages en nature ;
  • Les revenus de remplacement : allocations de chômage, indemnités d’incapacité de travail, prépensions, ou encore indemnités d’assurance-invalidité ;
  • Les pensions et rentes : pensions légales, pensions complémentaires (ex. : PLCI, EIP, etc.), rentes viagères ;

Ces revenus sont imposés par tranches, selon un barème progressif. Des frais professionnels peuvent être déduits, soit sur base forfaitaire, soit sur base des frais réels justifiés. Certaines exonérations ou réductions sont également prévues selon la situation familiale ou professionnelle du contribuable.

Les revenus professionnels perçus à l’étranger (salaires, honoraires, pensions, etc.) doivent également être déclarés en Belgique si le contribuable y est résident fiscal. Dans la plupart des cas, grâce aux conventions fiscales signées par la Belgique, ces revenus sont exonérés en Belgique, mais pris en compte pour déterminer le taux d’imposition applicable à vos autres revenus (exemption avec réserve de progressivité). Le traitement précis dépend de la convention conclue avec le pays concerné (plus d’informations sur le site du SPF Finances).

Les revenus immobiliers

Posséder un bien immobilier en Belgique ou à l’étranger implique également des obligations fiscales. Ces revenus immobiliers sont taxés, qu’il s’agisse d’un immeuble loué ou non, ou même d’une seconde résidence. Les règles diffèrent selon les situations :

  • Un bien non loué ou loué à un particulier : l’administration impose sur le revenu cadastral indexé (le coefficient d’indexation est de 2,1763 pour l’EI 2025, revenus 2024), majoré de 40,00%. Cela s’applique même si vous n’en tirez pas de loyer réel ;
  • Un bien loué à un professionnel (entreprise, indépendant, ASBL…) : vous devez déclarer les loyers réellement perçus ;
  • Un bien situé à l’étranger : l’administration utilise un revenu cadastral fictif, calculé par le SPF Finances (sur base de la valeur de marché et localisation). Nous reviendrons prochainement avec un article dédié à ce sujet.

Les revenus mobiliers

Les revenus mobiliers regroupent les revenus issus du capital et des placements financiers. Ils sont en principe soumis à un précompte mobilier libératoire de 30,00%, prélevé à la source. Ils incluent :

  • Les intérêts sur les comptes épargne, comptes à terme, obligations
  • Les dividendes versés par des sociétés ou fonds d’investissement ;
  • Les revenus de certaines assurances ou placements spécifiques ;
  • La cession de droits d’auteur : jusqu’à un certain seuil, ces revenus peuvent être taxés à 15 ,00% sous conditions strictes ;
  • La location meublée : une partie du loyer (réputée liée aux meubles) est taxée comme revenu mobilier.

Certaines catégories de revenus mobiliers bénéficient d’une exonération fiscale spécifique, dans la limite de plafonds fixés par la loi (année de revenus 2024, exercice d’imposition 2025) :

  • Jusqu’à 1.020,00€ d’intérêts exonérés sur les comptes d’épargne réglementés ;
  • Jusqu’à 16.270,00€ d’intérêts exonérés sur des prêts via des plateformes de crowdfunding agréées (sous conditions) ;
  • Jusqu’à 200,00€ d’intérêts issus d’entreprises sociales agréées ;
  • Jusqu’à 833,00€ de dividendes ordinaires, récupérables via la déclaration fiscale.

Ces plafonds s’appliquent par personne et en montants bruts. En dessous des seuils, les revenus sont généralement non imposables et ne doivent pas être déclarés. Au-delà, seule la partie excédentaire est taxée, sauf si un précompte a déjà été retenu.

Les revenus mobiliers de source étrangère doivent être déclarés à l’impôt belge si aucun précompte n’a été retenu à la source en Belgique.

Les revenus divers

Les revenus divers regroupent tous les revenus qui ne relèvent pas des trois catégories précédentes. Ils sont souvent occasionnels ou exceptionnels, et peuvent faire l’objet d’une imposition à taux distinct. En voici quelques exemples :

  • Les plus-values immobilières : si vous vendez un immeuble (non propre) dans les 5 ans suivant l’achat, la plus-value est imposable à 16,50% (+ centimes additionnels) ;
  • Les crypto-actifs : si les revenus sont considérés comme occasionnels (hors spéculation professionnelle), ils sont imposables comme revenus divers ;
  • Les pensions alimentaires : les rentes alimentaires versées pour subvenir aux besoins d’un ex-conjoint ou d’enfants sont considérées comme des revenus divers et sont imposées en conséquence. Cependant, seuls 80,00% des montants perçus sont soumis à l’impôt ;
  • Les droits de chasse, de pêche ou de tenderie : les montants perçus en contrepartie de la location de ces droits sont imposables ;
  • Les revenus des sportifs de haut niveau : les prestations sportives aux Jeux olympiques, Jeux paralympiques, championnats mondiaux, championnats européens ou autres championnats continentaux ;
  • L’économie collaborative : les revenus perçus via des plateformes agréées (ex. : Deliveroo, Uber Eats, Vengo, etc.) sont soumis à une imposition particulière selon un régime distinct ;
  • La concession d’un droit publicitaire : si une entreprise vous rémunère pour placer une publicité sur votre façade, votre terrain ou un autre support, ces montants sont imposables ;
  • Les rémunérations perçues dans le cadre d’activités d’association : les défraiements ou rémunérations liés à des activités dans le secteur associatif (hors bénévolat pur) sont considérés comme revenus divers ;
  • Les indemnités personnelles provenant de l’exploitation de découvertes : les montants attribués à des chercheurs ou inventeurs.

Quels sont les revenus exonérés d’impôts ?

Outre les exonérations spécifiques mentionnées dans le point sur les revenus mobiliers, certains revenus sont exonérés parce qu’ils remplissent une fonction sociale ou particulière. C’est le cas notamment pour :

  • Les allocations familiales ;
  • Les bourses d’études ;
  • Les indemnités d’assurance pour dommages corporels ;
  • Les pensions alimentaires perçues pour l’entretien des enfants mineurs.

En conclusion

L’impôt des personnes physiques repose sur une classification stricte des revenus, chacun obéissant à des règles de calcul et d’imposition spécifiques. Salaires, loyers, dividendes ou gains occasionnels : bien comprendre ces catégories est essentiel pour éviter les erreurs dans votre déclaration et tirer parti des exonérations possibles.

Notre équipe reste à votre disposition pour toute question et éclaircissement.

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