Être indépendant : les risques

Être indépendant en Belgique : les principaux risques et comment les éviter

Se lancer comme indépendant est une belle aventure. Liberté, autonomie, flexibilité… mais derrière l’enthousiasme, il ne faut pas oublier que l’entrepreneuriat comporte aussi des risques. Bien les connaître permet de mieux s’y préparer, et surtout, de mettre en place les bonnes solutions avant qu’ils ne deviennent des obstacles insurmontables.

Découvrons ensemble les principaux risques auxquels s’exposent les indépendants en Belgique, et les outils disponibles pour y faire face.

Le risque de faillite

C’est sans doute le plus évident : une entreprise doit être rentable pour survivre. La faillite survient lorsqu’un indépendant ou une société n’est plus en mesure d’honorer ses dettes. Elle peut résulter d’un manque de trésorerie, d’une perte de clientèle, d’un endettement trop lourd ou encore d’une mauvaise planification et gestion financière.

La solution : la réorganisation judiciaire
Avant d’en arriver à la faillite, il est possible de demander une réorganisation judiciaire. Cette procédure, accordée par le tribunal, permet de geler temporairement les dettes et de négocier un plan de remboursement avec les créanciers. Elle offre un répit précieux pour les entrepreneurs dont l’activité reste viable, mais qui rencontrent des difficultés passagères. Bien menée, elle peut véritablement donner une seconde chance et éviter une liquidation pure et simple.

La responsabilité personnelle

En tant qu’indépendant personne physique, il n’existe pas de séparation entre patrimoine privé et professionnel. Une dette contractée dans le cadre de l’activité peut donc menacer directement les biens personnels, qu’il s’agisse de votre maison, de vos économies ou d’autres actifs privés. Cette responsabilité illimitée constitue un risque majeur pour beaucoup d’indépendants qui ne mesurent pas toujours l’ampleur de cette exposition.

La solution : choisir la bonne forme juridique
Lorsque cette option est envisageable, créer une société, comme une SRL ou une SA, peut s’avérer judicieux. Ce formes juridiques permettent de limiter la responsabilité des actionnaires fondateurs à leur apport, offrant ainsi une meilleure protection du patrimoine personnel. Le Code des sociétés et des associations rend alors le plan financier obligatoire. Ce choix juridique doit être mûrement réfléchi dès le départ, car il détermine le niveau de sécurité dont bénéficiera l’indépendant face aux risques liés à son activité.

Une protection sociale réduite

Un autre risque pour les indépendants concerne leur protection sociale, qui reste plus limitée que celle des salariés :

  • En cas de maladie, les indemnités journalières versées par la mutuelle sont souvent modestes, entre 50,00€ et 80,00€ par jour en 2025, selon la situation familiale (isolé, cohabitant ou avec charge de famille). Ces montants, fixés par l’INAMI, ne suffisent pas toujours à couvrir les charges fixes de l’activité ;
  • La pension légale d’un indépendant est également plus basse que celle d’un salarié, car elle dépend directement des revenus déclarés et des cotisations sociales versées. Pour une carrière complète de 45 ans, elle s’élève à environ 808,00€ brut par mois pour un isolé, et 2.260,00€ brut par mois pour un ménage ;
  • Enfin, certains avantages comme les congés parentaux n’existent pas sous la même forme que pour les employés. L’indépendante peut toutefois bénéficier d’allocations de maternité et d’aides spécifiques (comme le remplacement temporaire via une prime de soutien à la maternité), mais les congés pour raisons familiales ou parentales restent très limités

La solution : souscrire des assurances complémentaires

Pour renforcer cette protection, il existe plusieurs dispositifs spécifiques aux indépendants. En voici quelques exemples :

  • l’assurance revenu garanti permet de compenser une perte de revenus en cas d’incapacité de travail ;
  • la pension libre complémentaire pour indépendants (PLCI) constitue une manière efficace d’épargner en vue de la retraite, tout en bénéficiant d’un avantage fiscal ,
  • l’assurance hospitalisation permet de couvrir les frais médicaux importants.

Ces solutions, bien qu’optionnelles, apportent une réelle sécurité et permettent d’aborder l’avenir avec plus de sérénité.

La responsabilité professionnelle en cas d’erreur

Une erreur de facturation, un conseil inexact, une omission dans un dossier client… même les professionnels les plus rigoureux ne sont pas à l’abri d’une faute. Lorsqu’une erreur cause un dommage à un tiers, la responsabilité civile de l’indépendant peut être engagée. Cela signifie que vous pouvez être tenu personnellement responsable et devoir indemniser votre client, parfois pour des montants importants.

La solution : souscrire une assurance RC professionnelle

Pour se protéger, il est vivement conseillé de souscrire une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (ou RC Pro). Celle-ci couvre les dommages matériels, immatériels ou financiers causés à des tiers dans le cadre de votre activité. Elle peut également prendre en charge les frais de défense en cas de litige.

Cette assurance est obligatoire pour certaines professions réglementées (comptables, avocats, architectes, agents immobiliers, professions médicales…), mais reste fortement recommandée pour toutes les autres activités indépendantes. C’est une sécurité supplémentaire qui permet d’exercer plus sereinement et de préserver son patrimoine personnel.

La charge mentale et le burn-out

Au-delà des aspects financiers et juridiques, il existe aussi un risque plus insidieux : celui de l’épuisement professionnel. Être indépendant, c’est porter de nombreuses casquettes à la fois : gérer la prospection commerciale, s’occuper de la facturation, suivre la trésorerie, respecter les obligations fiscales et sociales… Tout cela peut générer une pression constante. L’isolement, le stress et la charge mentale sont souvent cités comme des causes fréquentes de burn-out chez les entrepreneurs.

La solution : déléguer et s’entourer
Pour tenir dans la durée, il est essentiel de ne pas vouloir tout faire seul. S’entourer des bons partenaires – un expert-comptable pour la gestion financière, un conseiller pour les aspects juridiques, ou encore un réseau professionnel pour rompre l’isolement – permet de réduire considérablement la charge mentale. Déléguer certaines tâches administratives et préserver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle ne sont pas des luxes, mais de véritables conditions de réussite à long terme.

Les caisses d’assurances sociales belges ont développé des dispositifs spécifiques pour soutenir le bien-être mental des indépendants :

  • UCM propose une cellule d’orientation bien-être avec ateliers, webinaires et accompagnement psychologique ;
  • Acerta met à disposition des entretiens individuels avec un coach, un “scan de bien-être” et des webinaires gratuits ;
  • Xerius offre un auto-diagnostic, au travers de BloomUp, pour évaluer le risque de burn-out et fournit des conseils pratiques pour renforcer la résilience ;
  • Partena, via sa plateforme Feeling Great, propose un bilan bien-être, des ressources et des webinaires pour maintenir un équilibre mental ;
  • Group S sensibilise à la gestion du stress et propose des outils pratiques ;
  • Securex complète ses formations en ligne avec des conseils pour préserver la santé mentale ;
  • Liantis, en plus d’un accompagnement structuré et personnalisé avec suivi et orientation vers des spécialistes, propose également le podcast « Une pause s’impose ! », où des entrepreneurs belges partagent leurs stratégies pour gérer le stress et maintenir un équilibre sain entre vie professionnelle et personnelle.

Conclusion

Être indépendant, c’est accepter une part de risque. Mais chaque danger peut être anticipé grâce à des solutions juridiques, financières et organisationnelles adaptées.

Chez Advice Me, nous accompagnons les indépendants et les PME dans la mise en place de leur projet, la prévention des risques et le suivi de leur activité. Notre mission : vous aider à transformer les obstacles en opportunités, et sécuriser chaque étape de votre parcours entrepreneurial.

Vous envisagez de vous lancer ? Parlons-en ensemble.

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